Priver délibérément un enfant de père ou de mère – pour répondre à un désir d’adultes – revient à créer une profonde injustice. Aujourd’hui, la PMA est réservée aux couples composés d’un homme et d’une femme en âge de procréer, vivants, et confrontés à un problème de stérilité médicale. La loi française cherche en effet à préserver les droits de l’enfant, en refusant de priver de père les enfants ainsi nés.
La PMA constitue un palliatif à une infertilité médicalement constatée, sans soigner. Comme l’a souligné le rapport des sénateurs Détraigne et Tasca en février 2016, supprimer l’exigence de l’infertilité médicale et de l’altérité sexuelle « bouleverserait la conception française de la PMA, en ouvrant la voie à un « droit à l’enfant » et à une procréation de convenance ». La priorité doit être de s’engager de manière plus active dans la recherche sur les causes de l’infertilité et sur les moyens d’y remédier en restituant la fertilité des couples.
La revendication d’accès à la PMA par des personnes seules ou en couple de même sexe, donc hors indications médicales, constitue une grave discrimination pour les enfants. Si l’on en vient à accepter de priver délibérément des enfants de leur père, la société finirait par accepter la privation de leur mère, avec la légalisation de la gestation pour autrui (GPA) au nom de la non-discrimination entre les femmes et les hommes.
Même si la GPA est interdite en France, des adultes ont recours à des maternités de substitution pour obtenir des enfants à l’étranger, mettant ensuite en demeure la France d’établir la filiation de ces enfants avec les deux « commanditaires », au mépris du respect des mères porteuses et de l’enfant dont la maternité a été délibérément trafiquée.
La GPA devient un fléau des pays pauvres. Plusieurs de ces pays (Inde, Thaïlande, Népal …) ont revu récemment ou sont en train de revoir leur législation, notamment pour interdire la GPA aux étrangers, en général occidentaux. Nous devons soutenir ces pays et lutter contre le trafic de la maternité et l’instrumentalisation du corps des femmes.
Propositions à soumettre au candidat :
- Vous engagez-vous, au nom des droits de l’enfant, à maintenir les conditions actuelles d’accès à la PMA réservée aux couples homme-femme confrontés à une infertilité médicale ?
- Etes-vous prêt à favoriser un plan de prévention de l’infertilité et de recherche pour éviter aux couples le recours à l’assistance médicale à la procréation ?
- Etes-vous prêt à renforcer l’interdiction de la GPA sous toutes ses formes, au plan national et international ?